vendredi 19 avril 2013

Que ce soit bien clair (2)






Version courte : 


Il va falloir que nous arrêtions, tous autant que nous sommes, de dire "prêter" pour qualifier l'opération qui consiste pour une banque à créer simultanément un crédit nouveau et un dépôt. 
En effet, le crédit reçu par "l'emprunteur" devient aussitôt un dépôt sur son compte. 

La banque crée simultanément un crédit et de la monnaie.

Si l'on y réfléchit, on comprend que tous les dépôts ont été d'abord des crédits. 

Or, "tous les dépôts" = "toute la monnaie". 

Il y a donc quelqu'un qui paye des intérêts sur chaque centime de monnaie existante. 
Qui ?

- Vous sur vos crédits personnels
- Vous sur les crédits des entreprises (par les prix), et 
- Vous sur les crédits pris par l'Etat (par l'impôt). 

Alors, "Changer la monnaie pour changer le monde" ? Oui, plutôt !


Version longue : 


Il va falloir (je sais ce n'est pas facile... :-) que nous arrêtions, tous autant que nous sommes, de dire "prêter" pour qualifier l'opération qui consiste pour une banque à créer un crédit par la magie de la comptabilité en partie double, qui permet aux banques de créer à volonté de la monnaie privée pour l'attribuer à des gens qui en ont besoin (pour autant bien sûr que ces gens acceptent de se soumettre à cette opération et acceptent d'en payer le prix)

La comptabilité en partie double permet d'une part à une banque d'inscrire à son actif le montant couvert par la reconnaissance de "dette" signée par un agent économique (particulier, entreprise, Etat), et permet d'autre part à cette banque d'inscrire simultanément à son passif la même somme.
Cette somme devient ainsi un nouveau dépôt sur le compte du dit agent, et devient dès lors de la monnaie nouvelle à dépenser.
Il s'agit là d'un privilège dont seul le secteur bancaire dispose : transformer un engagement, une promesse de production future (de travail futur), en monnaie instantanée.

La banque crée simultanément un crédit et de la monnaie.

Le nouveau crédit n'est pas un prêt, c'est une création ex nihilo (à partir de rien).
Ce n'est pas un transfert d'un épargnant vers un emprunteur. Personne n'a vu son solde diminuer dans l'opération.
C'est une création d'un nouveau pouvoir d'achat, avec un coût à payer pour celui qui le reçoit : le coût d'un intérêt sur des sommes qui ont été créées pour l'occasion.

Une fois que le nouveau crédit a été dépensé par "l'emprunteur", il devient de la monnaie réelle qui circule dans l'économie. Les gens qui reçoivent en paiement cette nouvelle monnaie finissent par la redéposer sur leur compte en banque. Le crédit devient alors de nouveaux dépôts.
Le fait que ces sommes reviennent dans le système bancaire sous forme de nouveaux dépôts peut donner l'illusion que les banques utilisent les dépôts pour faire des "prêts". Ce n'est pas le cas. Les banques créent du crédit ex nihilo, PUIS ces crédits deviennent des dépôts que les banques, éventuellement, rémunèrent.
Les banques touchent des intérêts sur les crédits qu'elles ont créés ex nihilo, et payent des intérêts sur les dépôts que ces crédits sont devenus.
On pourrait en déduire que les banques vivent de la différence entre l'intérêt versé et l'intérêt perçu. Ce n'est pas faux, mais il faut bien comprendre que les banques vivent d'abord des intérêts qu'elles perçoivent sur les crédits qu'elles ont créés à partir de rien sans prendre d'argent nulle part, puis versent un intérêt sur les dépôts que ces crédits sont devenus, ce qui constitue un coût pour elles.

Il faut bien comprendre que la création est antérieure et que tout le système repose sur le privilège d'émission de crédit nouveau, donc sur le privilège d'émission monétaire.

Si l'on y réfléchit, on comprend que tous les dépôts ont été d'abord des crédits.

Or, "tous les dépôts" = "toute la monnaie".

Il y a donc quelqu'un qui paye des intérêts sur chaque centime de monnaie existante.
Qui ?

- Vous sur vos crédits personnels
- Vous sur les crédits des entreprises (par les prix), et
- Vous sur les crédits pris par l'Etat (par l'impôt)

Alors, "Changer la monnaie pour changer le monde" ? Oui, plutôt !